Parmi nos multiples émotions humaines, la colère occupe une place très importante.
Pour les personnes sensibles, empatiques, la relation avec la colère est souvent très complexe et confrontante.
Cette émotion intense, peut être comme une tempête prête à tout balayer si nous ne savons pas la gérer.
Notre relation avec elle varie souvent entre la répression, de peur de ses conséquences, et son explosion incontrôlée, causant des problèmes pour nous et notre entourage.
La colère peux-être mal vue et générer beaucoup de jugements sur soi et de la culpabilité.
Et pourtant, la colère peux être très positive quand elle est comprise et utilisée de manière constructrice. C’est une énergie de feu et de transformation.
Elle permet de retrouver son intégrité et de poser des limites saines et surtout de retrouver son Energie vitale et de la laisser circuler en soi.
L’accueil et l’expression de la colère a été une grande clé sur mon chemin de vie et l’est aussi pour de nombreuses personnes que j’accompagne.
Je souhaite que ces quelques mots puissent soutenir l’expression saine de la colère et de l’énergie de vie.
Comprendre la Colère : Un Message d’Impuissance et de Besoins Fondamentaux
La colère, cette émotion intense résulte souvent de notre impuissance ou de notre frustration face à une situation. Elle agit comme un signal que des besoins fondamentaux ne sont pas satisfaits.
Emotion vient du latin ( movere ) qui signifie « bouger hors de ». Une émotion est donc faite pour bouger, pour s’exprimer. C’est un signal du corps, une énergie/information neutre.
Etant enfant la colère est malheureusement souvent réprimée parce que elle est jugée comme « négative », ou « mauvaise » et toute une charge émotionnelle et mentale va être mise dessus.
Combien de fois j’entends encore de nos jours des parents dire à leurs enfants : « non ne crie pas, sois gentille » !
Peu d’entre nous ont eu l’accueil et l’espace nécessaire pour vivre leurs émotions en toute sécurité et bienveillance. Donc nous avons appris à contrôler, à étouffer, à « gérer » nos émotions.
Jusqu’au moment où elles vont « exploser », et s’exprimer de manière tragique avec les personnes que nous aimons le plus ( et qui nous donnent donc inconsciemment l’autorisation d’être nous-même à leurs cotés), en général nos enfants et nos conjoints.
L’émotion dans un premier temps cherche à aller vers l’extérieur. On exprime sa colère sur quelqu’un d’autre pour s’en décharger. Cela peux alors amener beaucoup de jugement de soi-même et de culpabilité.
C’est pourquoi la relation avec la colère peux-être compliquée. On a peur d’être violent où « faire du mal aux autres » . On a peur d’être emporté par cette force sauvage, indomptable, inconnue.
Les Racines de la Colère
La colère est une réponse émotionnelle naturelle à diverses situations. Elle peut surgir face à des injustices, des frustrations, des menaces perçues ou des conflits. Cette émotion est souvent accompagnée d’une montée d’énergie, d’une tension musculaire et de pensées intenses.
La colère est déclenchée par une variété de facteurs, souvent propres à chaque individu et situation. Parmi les déclencheurs courants, on trouve :
Frustration : Lorsque nos objectifs ou désirs sont entravés.
Stress : L’excès de stress peut réduire notre seuil de tolérance, rendant plus probable l’émergence de la colère pour des situations apparemment mineures.
Injustice Perçue : Le sentiment d’injustice, de violation de nos droits.
Blessures Émotionnelles : Les souvenirs de blessures passées peuvent raviver la colère, surtout si elles n’ont pas été traitées.
Menace à l’Identité : La colère peut surgir lorsque nos valeurs ou notre estime de soi sont remises en question.
La clé réside dans notre capacité à reconnaître ces déclencheurs afin de pouvoir agir à la source de ces besoins fondamentaux non satisfaits ou des frontières violées.
La fuite de la colère dans le mental
Quand une émotion ne peux pas être rencontrée, accueillie et exprimée, c’est notre mental qui va la prendre en charge.
Il va se raconter toute une histoire, imaginer un scénario pour justifier cette émotion et en même temps la fuir.
Le mental va en général chercher un coupable, un responsable à notre colère. Il va ressasser les fait, recenser les torts et injustices subis.
Le mental va nous faire rentrer dans ce jeu de la victime, coupable, sauveur, où nous allons passer successivement par les différents rôles. Nous perdons alors notre souveraineté et entrons dans des schémas de prédation relationnelle.
Inconsciemment cette émotion de colère peux -être considérée comme inacceptable ou « interdite ». Cela vient mettre à mal l’image de la personne « gentille et spirituelle » à laquelle on peux s’identifier.
On a peur d’être une « mauvaise » personne si on s’autorise à ressentir et à exprimer cette colère. On peux avoir peur d’être rejeté et de ne plus être aimé.
En rentrant dans l’ « histoire », on va se couper des sensations du corps et donc de l’émotion/information brute,
Celle ci va donc descendre et se cristalliser dans couches encore plus profondes de notre corps.
Autoriser la colère
Quand notre colère a été bloquée, c’est une partie de notre énergie vitale qui est à l’arrêt, en stagnation. On peux alors se sentir fatigué de manière chronique et manquer de clarté, se sentir embrouillé, ne pas savoir ce qu’on veux vraiment.
Il est vraiment sain d’avoir des espaces/ temps pour exprimer sa colère à travers, des cris de rage, des hurlements….
Bien évidement notre colère nous appartient, et personne n’en est responsable ( même si notre mental-ego fait tout pour trouver un coupable à notre colère). Il ne s’agit pas d’aller crier sur tout le monde !
Il est essentiel de pouvoir prendre la responsabilité de sa colère et de ne pas la projeter et la laisser déborder sur quelqu’un.
C’est très précieux de pouvoir être dans un espace sécurisé et sécurisant, éventuellement d’être accompagné par une personne compétente.
Il est important dans un premier temps de ne pas s’identifier complètement à l’émotion qui nous traverse.
Cette colère qui est là n’est pas Qui je suis. Elle ne fait pas de moi une bonne ou une mauvaise personne. Elle est juste une information/énergie en mouvement qui a besoin de circuler.
En s’autorisant à exprimer sa colère à travers des cris, des hurlements, des mouvements du corps, on va pouvoir se détacher de la cause « apparente », de la situation qui a « provoqué » cette colère.
Il est très important d’avoir le discernement entre l’accueil de l’émotion et le moment ou tu vas rentrer dans l’émotionnel, c’est à dire le mental qui en fait une histoire et va nourrir l’émotion de base.
La colère est l’énergie brute de la vie et nous permet de nous reconnecter avec notre puissance et notre force intérieure.
Elle peux permettre d’aller débloquer des énergies dans des espaces très profonds et anciens de nos êtres.
Quand la colère est exprimée sainement, notre énergie de vie et de créativité peux circuler à nouveau et fleurir.
Pratiques Corporelles
Dans les retraites spirituelles que j’offre, les pratiques corporelles peuvent être des outils puissants pour aborder la colère de manière consciente.
En utilisant des techniques de respiration, de méditation et de mouvement, nous invitons la colère à se manifester dans un espace sûr et bienveillant. Cette approche permet de libérer les énergie stagnantes et cristallisées dans le corps, depuis parfois bien longtemps.
Ces pratiques nous aident à transcender le récit mental et à ressentir la colère dans notre corps, en lui permettant de circuler plutôt que de s’enkyster. En associant la conscience corporelle à la gestion émotionnelle, nous créons un équilibre qui favorise la transformation positive de la colère.
Le Carnet de la colère
C’est une pratique qui a été très bénéfique pour moi personnellement et que je propose souvent aux personnes que j’accompagne.
Il s’agit de dédier un carnet à la colère qui va t’accompagner tous les jours.
Tu vas garder ce carnet avec toi à chaque fois que tu vas ressentir de la colère, tu vas l’écrire.
Tu vas écrire tout ce qui te met en colère, absolument tout, que ce soit le chien de ton voisin, les manipulations du gouvernement, ton patron, ton incapacité à réaliser tes rêves….Sans aucun jugements.
Pour commencer tu peux faire cette pratique pendant 21 jours. Cela va te permettre de relâcher les sentiments de culpabilité ou de honte par rapport à cette énergie qui cherche à s’exprimer à travers toi.
En la reconnaissant, tu autorise son existence et tu lui permet alors de se transformer.
La transmutation de la colère
Une fois que la colère est accueillie et exprimée sainement, la phase de transmutation peut commencer. Selon notre niveau vibratoire intérieur, l’expression de cette émotion ne va pas s’exprimer de la même manière.
Après avoir autorisé et accueilli la colère, le besoin d’extériorisation diminue. La colère n’est plus une énergie à évacuer, mais une information énergétique qui circule librement.
La transmutation peux opérer, quand nous acceptons de nous laisser traverser par l’intensité, de respirer avec ce feu sans en faire une histoire. L’invitation est d’aller ressentir très profondément les sensations dans son corps, de manière très physique, sans en faire de « commentaires ».
En restant en contact avec les sensations corporelles et en respirant avec elles, l’intensité se dissipe et une grande énergie de vie peux circuler dans le corps.
Peu à peu ce qu’on appelais colère se transforme et devient énergie et puissance. L’émotion est alors déchargée de l’identité au corps de souffrance.
Nous pouvons alors nous reconnecter à nos désirs vrais, qui sont nourrissant pour notre âme. Nous savons ce qui sais nous anime profondément et ce qui est bon pour nous.
Conclusion : Embrassez la Colère comme une Alliée
La colère, souvent vue comme une émotion destructrice, détient en réalité un grand potentiel de vitalité et peux devenir un catalyseur de croissance. En comprenant ses origines, en la gérant avec bienveillance et en la transmutant, nous transformons la furie en force.
Ce processus demande du courage et de la compassion envers soi-même, mais les résultats en valent la peine. La colère n’est plus une menace, mais un guide vers une expression saine et une vitalité renouvelée !
Avec tout mon amour
Cécile
Poésie de la colère
Je sens monter en moi la colère. Il n’y a pas de raison particulière. Je la laisser venir.
Je crie. Je laisse le feu traverser mon corps. Je sens une Force incroyable.
Je fais des sons que je n’avais encore jamais entendu. Des sons venant des entrailles de la Terre qui accouche.
Je crie encore. Tout mon corps et mon Être hurlent de rage, de vie.
Je laisse ces sons du fond des âges, me traverser engageant tous mes muscles, mes tissus, mes chairs.
Le Cri primordial, jaillissement originel.
Je rentre dans cette transe de vie et de puissance. Indescriptible, innommable.
La Force brute m’habite. Je suis le fauve, l’instinct de l’animal enragé. Je bondis comme un diable déchaîné.
Mon corps devient chao.
Je hurle dans la nuit noire.
L’intensité monte encore.
J’ai peur. De la folie, de la violence…
J’ai peur de moi. Peur de cette Puissance si grande.
Mais je sens que c’est par là, c’est le chemin de la vie. C’est la d’où je suis venue, quand la vie à accouché de moi.
Je suis Femme sauvage et libre, et je porte le Feu de la Terre et du ciel.
J’honore aujourd’hui cette colère que j’ai refusé si longtemps.
J’honore tous ces cris retenus. Toutes ces voix de femmes étouffés.
J’honore la vie.